En conclusion de la journée tourisme du festival Mêlée Numérique, une table ronde d’experts touristiques a souligné la nécessité de repenser la filière durant la crise sanitaire. Le panel s’est accordé sur l’urgence de créer un observatoire national du tourisme, pierre angulaire de l’accélération de la digitalisation du secteur et de la personnalisation de l’offre.

La crise sanitaire impacte la façon de voyager, avec en toile de fond l’idée d’un tourisme plus responsable résumée par l’idée de « voyager moins, mais mieux ». Une idée peu convaincante pour le président des Entreprises du Voyage. « Il s’agit d’une perception d’intellectuelle. Est-elle le reflet de la demande ? J’en doute. Ma seule certitude est que la crise accélère la digitalisation de l’offre touristique car les agences physiques ne répondent plus à la demande du consommateur », a souligné Jean-Pierre Mas. Une évolution qui nécessite d’importants investissements, une question actuellement en discussion avec BPI France. Le président des EdV reconnaît tout de même que les « voyages kleenex », ces city-trips rendus possible par la baisse des prix de l’aérien devraient être « moins jetables » à l’avenir.

Pour Marc Trubert, à la tête du Fonds Tourisme Occitanie, la digitalisation du secteur a généré son lot d’inconvénients notamment pour les hébergeurs. « Aujourd’hui les OTA constituent le deuxième poste de coût pour les hôteliers. Le numérique constitue ainsi un outil indispensable à la valorisation de l’offre touristique qui a pris tout un secteur en otage. Et si la réponse était régionale ? Actuellement, si je veux visiter Rocamadour, je dois passer par la Californie (où siège la société mère de Google, ndr) », déplore-t-il. Un point sur lequel s’accorde Jean-Pierre Mas qui jette la pierre aux hôteliers : « ils ont confié une mine d’or (leurs chambres, ndr) à un tiers qu’ils ne maitrisent pas. Une réponse régionale est très pertinente ». Durant la pandémie, des OTA comme TripAdvisor ont blacklisté les destinations françaises aux yeux des internautes du monde entier, laissant les acteurs locaux dans l’incapacité de prendre la main sur leur offre.

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